L’Enfer d’Amédée Pommier s’inscrit dans le courant romantique du XIXᵉ siècle, marqué par un regain d’intérêt pour l’imaginaire infernal et la figure tutélaire de Dante. L’auteur propose une relecture poétique de l’Enfer, conscient du poids écrasant du modèle dantesque. Cette conscience transparaît dès la préface, où l’on perçoit à la fois une admiration profonde et une certaine appréhension face à l’ampleur du sujet. L’accueil critique de l’époque se montre toutefois mitigé. Si certains soulignent la qualité rythmique de certains passages, d'autres regrettent une approche parfois trop littérale ou décorative de la notion de damnation. Loin de se contenter d’un simple hommage, Pommier tente de faire dialoguer son œuvre avec une tradition poétique exigeante, mais le résultat peine parfois à s’émanciper d’une comparaison constante avec son illustre prédécesseur. Aujourd’hui, ce texte constitue un témoignage précieux des tentatives de réécriture poétique du mythe enfernal au XIXe siècle, entre fidélité thématique et recherche d’une voix propre.