Le Poète déchu est un texte en prose fragmentaire, dans lequel Musset revient sur sa jeunesse littéraire avec amertume. Il y rejette les illusions du romantisme et critique l’agitation des cénacles des années 1830. Le poète s’y présente comme une figure déchue, désabusée face à la vacuité de la parole artistique. Le texte contient une référence explicite à l’Enfer de Dante, au chant V consacré à Francesca da Rimini. Le narrateur raconte avoir relu plusieurs fois les vingt-cinq derniers vers de ce passage jusqu’à en être bouleversé, et les avoir récités à haute voix avant de tomber lui-même à terre en pleurant, comme le pèlerin Dante. Ce geste mimétique souligne une identification profonde à la sensibilité du poète florentin, et affirme la puissance éternelle de l’émotion poétique.